Please Wait While Music Loading

Vendeurs de rêves ou Cauchemars absolus ?

Hello tout le monde, et bienvenue une nouvelle fois dans mon grimoire de vieilleries, niché sur une étagère de ce vénérable webzine CNR. En cette veille de vacances, et cherchant un sujet pour une nouvelle chronique désuète je me suis rappelé que, dès 1985, cette période surchauffée était l'occasion pour moi de passer des heures, rivé sur mon CPC 464, à saisir des kilomètres de lignes de basic provenant du magazine officiel de l'époque : Amstrad Magazine, avant ses diverses mues en Am-Mag, Micro-Mag, Chasse & Pêche, Mode & Travaux, etc... Ainsi qu’un de mes petits chouchous de l’époque, trop tôt disparu : Micro Strad.


Je me souviens que ça avait fait des étincelles entre la direction d'Amstrad France et leur rédaction, mais voilà que je commence à m'éloigner du sujet.

Je vais à présent vous conter quelques petites histoires un peu barrées sur mon expérience personnelle avec ces lignes de caractères qui nous promettaient monts et merveilles dans leur descriptif, embarquement immédiat, on décolle... Petit aparté : vu que je parle de Micro Strad, cette première anecdote va tourner autour de ce magazine qui a connu une bien courte vie, dix numéros et un hors-série en tout ! Fort dommage car malgré sa maquette austère (dommage que Slype ne s’en soit pas occupé !), la qualité de son contenu et de ses programmes en listings valait vraiment le détour. Aussi son approche plus "Utilitaires" et logiciels "Boite à outils" le démarquait énormément des autres publications pionnières de l’univers CPC, comme Amstrad Magazine. Je vais donc vous parler de ce fameux hors-série (numéro 4 HS) qui a fortement retenu mon attention. Et ce n’était pas parce qu’il était fourni avec une cassette contenant le fameux programme StradGraf (rien à voir avec la jolie tenniswoman teutonne), sur lequel j’ai passé des heures à réaliser des pâtés infâmes digne d’un élève de maternelle (ça n’a pas évolué depuis). Et nous présentait en exemple le tableau L’angélus de Millet, démontrant la puissance de ce logiciel, dépassé ensuite par le très bon The Advanced OCP art studio.


Parmi la myriade de petits listings d’utilitaires disponibles dans ce numéro se trouvaient deux logiciels à taper, dont un qui a contribué à ma vocation professionnelle, oui rien que ça ! Le premier était un récupérateur de fichiers disque effacés, qui m’a souvent sauvé la mise, mais celui qui m’a marqué était un logiciel de comptabilité. Oui le truc super strict avec des chiffres et des numéros de compte, dont on peut se servir pour détourner des soussous 😄 Et bien à cette période où j’étais dans ma 14ème année j’avais déjà eu affaire à un plan comptable, oui même si je lisais Pif Gadget et (censuré). Et par simple curiosité j’ai saisi ce programme, ce fut le coup de foudre immédiat. Cette manière de gérer ces valeurs dans des tiroirs (comptes) de façon à toujours être à l’équilibre, ce "jeu" avec les chiffres, l'impression de découvrir un nouveau langage, etc... Par le plus grand des hasards j'avais découvert ma future vocation (oui je suis aide-comptable), tout ça en tapant un listing d'un jeune magazine de rétro informatique ! Comme quoi on peut trouver sa vocation au détour de n'importe quel petit chemin, qui sent la noisette (oui je suis méga fan de Mireille, en plus de Metallica et Iron Maiden).


Après ce premier acte plutôt positif je vais plonger dans le côté obscur de la force.



Je ne vais pas vous parler de ces listings interminables, de ces lignes de code de séries de 2 caractères par paquet de 100 qui me donnaient mal à la tête rien que de les regarder. Ni du jour où j'ai dû retaper le listing de Tennis 3D (Amstrad Magazine 6) ou j'avais oublié que j'avais un clavier Qwerty, le nez dans celui-ci sans trop regarder l'écran. Et où j'ai passé des plombes à éditer des dizaines de lignes, pour au final foirer lamentablement ma sauvegarde sur cassette, parce que j'avais été trop radin à acheter des cassettes à la Foir'Fouille, sans parler du jeu en lui-même pas terrible. Tous les cpcistes ont déjà vécu plus ou moins la même chose, je vais donc me concentrer encore une fois sur l'aspect professionnel de mon expérience. Désolé j'aurais dû vous prévenir que cette rubrique allait être un 3615 Amcharge Mylife Pro. Vous ne l'avez pas vu venir pas vrai ? Et oui quelques fois Kenshiro72 sait être sérieux, mais ça ne dure jamais bien longtemps ! Comme je l'ai écrit plus haut je possédais, et encore aujourd'hui, un CPC 464 Qwerty UK, auquel j'avais eu du mal à m'adapter car j'étais déjà habitué au modèle AZERTY de la machine à écrire du paternel, sur laquelle je m'étais coincé les doigts un nombre incalculable de fois, raison sans doute pour laquelle j'ai toujours été un piètre joueur, allez savoir...


Par la force des choses j'ai dû apprendre à dompter ce nouveau clavier, et cette disposition un peu différente de mes habitudes à frapper des tiges. L'avantage indéniable de passer des weekends entiers à taper des programmes c'est que je suis devenu un genre de "Lucky Luke" du clavier, un "Flash" de la membrane, je tapais plus vite que mon ombre. Allez savoir (bis) c'est peut-être aussi pour cela que j'ai les doigts qui grincent aujourd'hui ! Bref j'étais devenu une vraie machine à écrire sur (courtes) pattes, gonflé à bloc pour entrer dans la vie active, et mettre à profit cette compétence supersonique dans mes études professionnelles qui allaient se présenter bientôt. Comme je souhaitais devenir comptable (sans l'option filou) j'ai opté pour un B.E.P. Comptabilité, qui était couplé à l'époque à un C.A.P. d'employé administratif. Au menu de cette formation il y avait, je vous le donne en mille Émile, une partie dactylographie ! Dans mon tout petit cerveau (qui n'ai pas évolué d'un iota) je m'étais dit que j'allais tout exploser et devenir le MasterChief, euh pardon le Major de ma promotion, avoir toutes les demoiselles à mes pieds velus, être la star du lycée professionnel, avoir la gloire, la célébrité, passer à Numéro 1 de Maritie et Gilbert Carpentier, etc...

La désillusion n'en fut que plus cruelle, les machines à écrire étaient bien évidement en mode AZERTY ! Et pas question de regarder le clavier en tapant, car nos mains étaient dissimulées par un gros cache, la frappe se faisait donc en aveugle. Le résultat fut que même si j'étais de très loin le plus rapide de ma classe j'étais également celui qui faisait le plus de fautes, avec comme sanction immédiate d'avoir de mauvaises notes qui faisait chuter ma moyenne générale. Quand j'expliquais à la professeure les raisons de mon problème (l'Amstrad CPC 464 de Sa Majesté) je reçu une grosse réprimande, l'information remonta par la voie hiérarchique à mes parents, et ma punition cruelle tomba : privé de CPC le temps que ma moyenne remonte.

Je tentais bien une négociation perdue d'avance en proposant de changer cet ordinateur par le plus récent CPC 6128 version française, bien évidemment cela échoua lamentablement. Je vous rassure la punition ne dura pas bien longtemps, mais j’ai dû totalement réapprendre à bien me servir d’un clavier français pour remonter ma moyenne, ce qui signifia la fin de mes séances interminables de saisie sur mon micro-ordinateur chéri, et ouvra la voie royale à une autre manière d’obtenir des jeux, mais de manière beaucoup plus Discologique 😄


De nos jours, presque 40 ans plus tard j'ai énormément de nostalgie de cette époque où je dévorais ces magazines spécialisés, et passais des heures et des heures à taper ces lignes de Basic. Je n'y arrive plus du tout aujourd'hui, malgré plusieurs tentatives, sans doute que je suis trop vieux pour ces conn..ies 😄 Toutefois je n’ai aucun problème à saisir des articles pour le fanzine ùCPM ou pour ce webzine craquant, mais sur le clavier du 6128plus, bien plus ergonomique à mon avis. Même s’il n'y a quand même une petite exception pour de tous petits programmes, les fameux 2 lignes, proposés par Retropoke, qui sont vraiment excellents, et que je vous conseille : http://retropoke.canalblog.com/.Au passage un grand merci à Geekorex pour m'avoir fait découvrir ce site 😉


Et voilà, c'est fini pour cette fois, merci de m'avoir lu jusqu’au bout, je me doute que cela fut une épreuve harassante, et pour cela vous avez gagné…………toute mon estime. Quand j'y repense je peux affirmer que c’est mon Amstrad CPC qui a plus ou moins révélé ma destinée professionnelle, comme quoi tout est possible. Qui sait où j'en serais aujourd'hui si j'avais été un lecteur assidu de Hara Kiri, certainement producteur de fromage fondu allez savoir. Comment ça ? Ahhhh d'accord ! Je croyais que c'était une revue jeunesse à lire en même temps que Pif Gadget ! Bonnes vacances à vous les rétro-cpcistes, attention aux coups de soleil sur le CRTC ! N'oubliez pas de lire CPC Fanz BZH 2 et ùCPM 5 sous le parasol, on se retrouve très bientôt pour de futures crochroniques, à la revoyure...



Kenshiro72 from ùCPM

Crack'n Rom Nostalgie