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Allô Maman Croco !

Entre l'époque où le Commodore 64 régnait sur le monde et l'avènement des micros 16 bits, il y eut une période de la Playhistoire très connue (en Europe) dans laquelle vécut Amstrad, destiné à piquer sa couronne britannique à Sinclair et vendre des millions de jeux à des ados dans mon genre.
C'est moi Kenshiro72 qui aujourd'hui peut vous raconter mon épopée Amstradienne dans les magasins de jeux vidéo.
Laissez-moi vous narrer ces jours de grandes galères et bonnes rigolades…


Et pour débuter ce périple tendancieux avec les magasins quoi de mieux que de commencer par ma toute, toute première fois avec un micro-ordinateur Amstrad. Hello Jeanne tu me manques en rouge et noir, comme les couleurs du Stade Toulousain, on est les champions, on est les champions, on est, on est, on est les champions !

Épisode 1 : le Read Error de la Mort

Nous sommes au début de l'année 1985, mon Oric Atmos a décidé de s'immoler dans une gerbe de fumée, je n'ai jamais su pourquoi, car j'étais nul en électronique, et je le suis toujours d'ailleurs.
Après moultes recherches dans quelques magazines d'époque je tombe sur un catalogue, peut-être la Redoute ou les 3 Suisses, ou (après avoir dévoré les pages lingerie) je découvre un ordinateur multicolore qui d'entrée me fait très forte impression.Évidemment il s'agit du CPC 464 qui, avec son offre tout en un (clavier+moniteur), a tout pour me plaire, en version moniteur GT64 monochrome, car les finances familiales ne permettaient guère plus.
Afin de valider ce choix il me fallait faire connaissance avec la bête, ce qui fut fait quelques semaines plus tard, lors d'une visite dans une grande surface locale (Carrefour), car oui même dans la pampa toulousaine il y avait des commerces en 1985 ! Malheureusement cette prise de contact avec la machine se passa très très mal, et c’est peu de le dire.Après un tête à tête rapide avec un vendeur, celui-ci convaincu de faire une vente rapide, m’engagea à tester un CPC 464 monochrome, mais pour ce faire il n’avait qu’un seul jeu disponible, à savoir le « fameux » Flight Path 737,

simulation de pilotage d’avion Boeing, sans porte ni vitre détachable en vol.J’allais enfin pouvoir tester en live cette machine déjà fort désirée !
Insertion de la cassette, puis après un Control Enter salvateur le support commença à défiler sous mes yeux envieux de futur newbie amstradiste juvénile, le vendeur m’abandonna quelques minutes le temps de s’occuper d’un autre pigeon, euhhhh...client. Mais après quelques secondes je remarquais une chose étrange sur l’écran, une longue liste de Read Error A (et B) s’afficha devant mon regard interrogateur. Je n’avais pas un expert dans la langue de John Lennon mais quelque chose semblait clocher. Aussitôt je vociférais un « I need somebody (Help) not just anybody (Help) you know I need someone, help ! » au vendeur qui rappliqua manu militari, la mine totalement déconfite.
Et ce qui devait arrivait arriva, le jeu refusa de fonctionner malgré plusieurs tentatives, mon premier contact avec un CPC en magasin ne pouvait plus mal se passer ! Sans parler que mon paternel déclara aussitôt que cet ordinateur c’était de la m… en barres !
Ce n’était pas demain la veille que j’allais en avoir un ! Fin du premier acte…


Épisode 2 : le Vendeur Menteur Retors

Septembre 1985, quelques temps après avoir eu mon 464 (version UK CTM 640 couleur) je m’entrepris d'acheter mon premier jeu en boutique, car la cassette de démonstration c'est bien joli, mais les parties de Pendu ça commençait à vraiment me courir sur le haricot (tarbais), surtout que le jeu était entièrement en anglais et aussi lourd que du cassoulet !
Après quelques recherches dans l'annuaire je tombais sur l'adresse d'une échoppe située à Toulouse dont j'ai oublié le nom, mais ce n'est pas bien grave, car elle a disparu depuis dans les limbes crocodilesques. De plus elle se situait non loin de la Fnuck, euh désolé Fnac locale, je pouvais donc faire d'une pierre deux coups, car en ce temps-là le métro n'existait pas encore, sans parler de la fréquence de passage des transports en commun (bus) pas optimale. Je vous rassure les diligences avaient déjà disparu depuis longtemps dans la plaine des Capitouls.
Après un voyage assommant et interminable je parvins non sans mal à localiser la boutique en question, qui se trouvait (pour les Toulousains qui connaissent) sur la place Saint Georges. Ma première impression ne fut pas glorieuse, car elle était vraiment minuscule !

Après en avoir franchi le seuil je me retrouvais face à un vendeur d'un certain âge, oui un vieux quoi, que j'aurais plutôt imaginé derrière le comptoir du bar d'une féria d'une troisième âge. Le genre d'endroit où on headbangue sur du Frank Michael, et ou se lance dans du stage diving au son distordu des tubes de Marcel Amont. Vas-y papi c'est bon, vas-y papi c'est bon bon bon.....ça ne fuit pas, merci Tena !
Oups désolé ! Je referme cette parenthèse humide... Comme à cette époque j'étais fan de la licence Star Wars je cherchais un jeu avec des vaisseaux spatiaux, je rêvais de dogfights dans l'espace, être aux commandes de mon X-Wing piloté par la Force, etc... Étonnement le papi vendeur connaissait très bien la trilogie (à l'époque), je lui demandais donc conseil sur un jeu pouvant répondre à mes attentes.
Sur le mur/présentoir ou se logeaient une bonne cinquantaine de cassettes il me recommanda sans hésiter un jeu qui, selon lui, allait sûrement me plaire. Il s'agissait de 3D Invaders (Quark Data / Amsoft). A la vue de l'illustration sur la face avant (un escadron de chasseurs frappés par des tirs lasers près d'un champignon atomique) je me dis que je devais lui faire confiance, même si l'illustration me faisait un peu penser à Space Invaders, auquel j'avais déjà joué sur une borne d'arcade quelques années plus tôt.

Mais bon après tout ça n'avait sûrement rien avoir.C'est en testant le jeu aussitôt revenu chez moi que je fus effaré de constater que j'avais raison ! Cette daube infâme était un clone du hit du génial Tomohiro Nishikado, que pour l'anecdote j'ai croisé furtivement avec Florent Gorges lors d'un Toulouse Game Show. Et timide comme je suis j'ai parlé avec Florent et je n'ai pas osé lui demander quelque chose par son biais, je m'en mords les doigts encore aujourd'hui, grrrrrr.
Bref de par sa 3D isométrique mal fichue cette resucée de ce jeu culte était totalement injouable. J'en ai longtemps voulu à ce vendeur incompétent de m'avoir aiguillé vers ce jeu aussi pourri, heureusement peu après je suis tombé dans les bras d'Amelie (à Minuit) tout en m'éclatant sur le 3D Fight de Loriciel, je pus donc étancher ma soif de combats spatiaux, même si c'était dans un couloir ou des ascenseurs. Ah vous ne saviez pas qu'il y avait des vaisseaux de l'espace sur le toit dans Amelie Minuit ? Quoique je suis plus très sûr aujourd'hui, je dois confondre avec Léonce le fermier, a moins que le foin me soit monté à la tête.

Épisode 3 : Fait péter la lamelle, trop gore !

Comme je vous en avais parlé dans ma chronique Microfer j'ai "ramené" nombre de jeux lors des réunions de cette vénérable association sur rails. Durant l’une des premières un des participants (le président si je me rappelle bien) me dupliqua le génial et magnifique Sorcery, qui n'avait qu'un seul défaut, le joystick était obligatoire ! Comme je n'en possédait pas je me décidais à investir dans l'un d'entre eux, mais lequel me direz-vous ?
Pour combler ce manque une nouvelle visite dans la ville rose s'avéra nécessaire, et pas question de repasser dans la boutique sus nommée ! Au risque de couvrir le vendeur de goudron et violettes, sans oublier de lui balancer des 45t de Claude Nougaro a la figure, mais tout doucement bien sûr, comme disait Bibie, et puis on n’est pas des sauvages tout de même ! Hello Popeck, quel dommage de ne plus vous voir sur scène à Toulouse, bonne retraite avec des caleçons molletonnés...
Mon choix se porta indubitablement vers la Fnac toute proche de cet établissement, qui comprenait un rayon accessoires bien mieux achalandé que celui de mon Conforama local. Et puis comment résister à un nouveau voyage dans un bus préhistorique cahoteux ?

Une fois sur place je me précipitais vers le rayon micro-informatique, il ne fallut pas longtemps pour qu'un vendeur zélé m'interpelle. Comme ce n'était pas un critère important pour moi je demandais une petite démonstration avant de me décider. Et comme disait Napoléon c'est à partir de ce moment que cela s'est corsé. Le vendeur me fit tester ce JY-2 sur le célèbre (et indispensable) jeu Commando.
Tel un John "Rien que des morts" Matrix j'empoignais le joystick en question et me lançait dans une partie. Je connaissais déjà un petit peu le jeu, mais histoire de ne pas paraître ridicule devant le vendeur et d'autres personnes qui observaient la scène je me crispais sur les changements de direction du fier militaire, et au bout d'une petite minute un claquement se fit ressentir ! J'avais réussi à casser une lamelle en un temps record, rouge de honte je rendis le joystick au vendeur en m'excusant platement.
J'ai quand même acheté ce joystick le jour même, car il était possible que ce modèle de démonstration soit un peu défaillant.
Malheureusement ce modèle neuf rendit l'âme a peine quelques mois plus tard lors d'une partie de Beach Head, sans doute fragilisé après quelques séances enfiévrées de Daley Thompson's Decathlon.

La conséquence fut que je dus investir dans un Konix Speedking que j'utilise encore aujourd'hui, comme quoi les micro switches c'est quand même un peu plus solide. J'ai toujours un JY-2 actuellement, mais ses lamelles auraient bien besoin d'une dose de ViagrAmsoft pour retrouver leur vigueur.

Que conclure après ces trois petites histoires ? Que j'aurais aussi pu vous narrer ma gentille prise de bec avec un vendeur lors de l'achat de mon extension mémoire 64k DKTronics, et de son ignorance des commandes RSX liées ? Mais celle-ci et bien d'autres resteront à jamais dans mes souvenirs de jeune Amstradiste car cette crochronique commence à être bien trop fournie, et que je vous vois déjà piquer du nez ! On se retrouve prochainement sur cet indispensable webzine pour une future chronique. D'ici là soyez sages et prenez bien soin de vos ordinosaures. Bonne rentrée des classes et à très bientôt...



Kenshiro72 from ùCPM

Crack'n Rom Nostalgie