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Dérapages incontrôlés

Bien le bonjour les Crocomaniaques ! Tel un Alain Decaux sous stéroïdes je reviens, avec pertes et fracas, vous conter mes souvenirs poussiéreux d'un autre temps, 40 ans déjà ! En ce mois festif ou un vieux barbu aux couleurs de Coca Cola vient distribuer ses cadeaux aux gentils enfants, derrière le volant de son traîneau propulsé par un V8rennes, c'était l'occasion rêvée de replonger dans mes souvenirs liés aux jeux de voitures que j'ai eus sur CPC. Feu vert, j'écrase l'accélérateur, on fonce tambour battant jusqu'au drapeau à damier !

Chapitre 1 : Sur la grille de départ

Aussi loin que je me souvienne j'ai toujours été amateur de jeux de course, même avant de me lancer dans la micro-informatique avec le ZX81 J'ai notamment à l'esprit les centaines d'heures passées sur le jeu électronique Auto Race (Casio) ou son homonyme de chez Mattel aux alentours de 1977. Tout cela pour vous dire que ma première priorité à l'acquisition de mon CPC 464 (juillet 1985) fut d'avoir un jeu de courses de voiture. Finalement j'ai fini avec un 3D-Invaders de sinistre mémoire, puis 3D-Fight et Amélie Minuit. Mais ceci est une autre histoire, comme dirait Gérard Blanc (R.I.P.), moi aussi un jour j'irai m'éclater au Sénégal.



A défaut de posséder un logiciel commercial en cassette mon premier jeu de course provenait d'un listing paru dans le numéro 8 de la revue Amstrad Magazine (mars 1986), 6 mois d'attente ! Il avait pour nom Rallye 66. Après avoir saisi fiévreusement ses nombreuses lignes en Basic (les deuxlignes de Rétropoke n'existaient pas encore) je lançais la commande RUN en priant le dieu Alan de ne pas avoir des dizaines de "Syntax Error in...", peine perdue ! Passé les corrections le jeu se lança enfin et euhhh que dire ? Il ne fallait pas attendre de miracles d'un jeu en Basic mais finalement ce logiciel de course au scrolling vertical de haut en bas, aux sprites clignotants et à la route sinueuse n'était pas trop mal, notamment pour son côté nerveux et son challenge assez relevé. Où a défaut de course il suffisait d'éviter les vagues de véhicules "ennemis" en se faufilant au travers, tout en évitant de percuter les bords de la route qui eux aussi se tortillent de gauche à droite ! Sûrement que sur la route 66 les conducteurs fument les bottes de paille !

Sympathique mais pas transcendant pour autant, je vous engage néanmoins à l'essayer si vous voulez relever le défi, combien de kilomètres pourrez-vous parcourir avant de finir dans le décor ? Au bout de quelques temps la lassitude aidant j'ai pu persuader mes parents que même si Amélie était sympathique, je l'aurais bien baladée au volant d'un joli véhicule, avec du "Il était une fois" à fond dans l'autoradio, ah belle Joëlle tu nous manques ! 🥰 Et oh miracle je trouvais enfin un jeu qui pourrait me plaire, d'autant qu'il était édité par la même société que le génial 3D-Fight : Loriciels.




Même jolie boîte en plastique aux couleurs flashy, avec dans son écrin une cassette flambant neuve, mais de quel jeu s'agit-il me direz-vous ? Et bien c'est du très cool Rally II dont je vais vous parler maintenant. Programmé par Carlo Perconti, à qui l'on doit aussi le génial MLM-3D, il s'ouvre sous la musique d'intro de Michel Winogradoff, déjà à l'œuvre sur 3D Fight et au style instantanément reconnaissable. Le jeu en lui-même est assez moyen, une succession de courses au scrolling assez saccadé, ou l'on s'évertue à doubler des véhicules identiques dans des environnements peu variés et un emballage sonore assez criard, on s'amuse bien mais sans plus, bref ça ne casse pas trois essieux a une stock car, comme dirait Cole Trickle. On est assez loin du 3D Grand prix d'Amsoft sorti la même année, nettement plus réussi, dommage pour ce second essai, mais la course est encore longue.


Chapitre 2 : Ravitaillement et arrêt au stand


Faisons un bon de 3 ans dans le temps, en 1988, j'omets de vous parler d'un jeu sorti un an plus tôt mais j'y reviendrai dans ma conclusion. Pendant ce laps de temps j'ai possédé d'autres softwares de manière plus ou moins discolégale, mais un jeu m'aura fortement marqué pour plusieurs raisons. Le fameux Turbo Cup, toujours édité par Loriciels. Déjà parce qu’il était vendu avec un modèle réduit du véhicule qu'on pilotait dans le jeu, la pimpante Porsche 944 de René Metge (R.I.P.), éminent pilote français ayant remporté l'exigeant Paris-Dakar à 3 reprises, donc pas du tout un manche du volant comme un certain Sacha Distel. Ce chanteur crooner, qui un jour au sortir d'une émission de l'inoxydable Michel Drucker, se prit pour un pilote chevronné au volant de sa Porsche, et envoya son petit bijou tâter un poteau électrique, au lieu de faire des scoubidou bidou. Cela aurait été « comique » s’il n'avait pas eu une jolie passagère qui en paiera le prix encore aujourd'hui, alors qu'il s'en sortit sans une égratignure. Comme quoi faites pas les foufous au volant, c'était le conseil de Bison enfumé.

"Puissance et trajectoire Dans le vin trouble d'un pochard La biture puis la collision Trop fort sur le champignon" (Mes excuses à Herbert L. pour avoir remanié son texte)

Mais revenons à ce Turbo Cup, dont j'ai égaré le modèle réduit, que je cherche encore à ce jour dans mes cartons poussiéreux de reliques amstradiennes. Nous voilà donc aux commandes du véhicule de René Metge, avec un choix de 4 circuits bien de chez nous, dont le célèbre Paul Ricard ou il déconseillé de conduire ivre. Après l'épreuve de qualification on est lâché dans la meute avec un vingtaine d'adversaires décidés à vous envoyer dans le décor. D'autant que si votre monture est bien reproduite à l'écran je trouve que par moments on a l'impression de piloter une savonnette ! La fluidité du défilement est correcte même si je trouve les décors un peu trop chargés, nuisant un peu à l'impression de vitesse. Malgré une fenêtre un peu petite on apprécie les sensations générales de conduite. Par contre il y a un gros hic concernant la bande sonore, car j'ai toujours la furieuse impression de piloter la voiture de Francis Cherasse ou de Claude Ratinier ! Car oui cette Porsche a le fâcheux défaut d'émettre des flatulences en permanence, sans doute un problème de pot, vite direction Speedy !


C'en est tellement gênant que je m’attends à chaque instant à voir débarquer une soucoupe volante sur la piste ! Allez pour éviter ça on va boire un canon et on coupe le son, avec modération bien sûr. Au final nous avons un jeu agréable mais pas mon jeu préféré dans le style, dommage mais pouvait mieux faire le chat de Loriciels.

Chapitre 3 : Caramba, encore dernier !


Un autre de mes softs fétiches, sur lequel j'ai enchaîné des centaines et centaines de tours porte le nom d'un des grands pilotes de formule 1 du siècle dernier, le virtuose Nigel Mansell. Autant le 3D Grand prix d'Amsoft était bien, mais pour se glisser dans l'univers de la F1 ce software fait très fort. Graphismes rutilants en multi mode, tableau de bord ultra complet, la F1 Williams bien désignée, on s'y croirait ! Les sensations de vitesse sont bien présentes, à s'en décoiffer le casque, sans parler de l'environnement sonore très correct. Le challenge est plus que relevé, avec pléthore de circuit du championnat officiel, gestion du carburant, de l'usure des pneus, liaison avec votre stand, rien ne manque, on frise la perfection. S’il y'a un jeu de F1 indispensable sur CPC c'est bien celui-là. A noter qu'il existe aussi un Nigel Mansell's World Championship mais je n'ai jamais voulu le tester de peur d'être super déçu.

Mais la claque, autrement dit mon jeu préféré de caisses sur CPC reste encore aujourd'hui le tout premier Crazy Cars (Titus) ! Je me rappelle encore de l'engouement annoncé dans les magazines avant la sortie officielle de ce premier volet de la trilogie. Dès réception de la version disquette commandée chez Micromania (oui mon DDI-1 n'avait pas encore rendu l'âme) je me souviens encore de la claque reçue en pleine face, oui on peut en mettre ailleurs mais là elle était direct dans la façade. Après avoir été horriblement déçu par un jeu dont je vous parlerai dans la conclusion je tenais enfin un vrai jeu d'arcade comme je le aime, ou notre seul adversaire est le temps, sans oublier les nombreuses autres voitures qui viendront gêner votre progression. Les sensations de vitesses sont ébouriffantes, l'ambiance sonore très correcte et les graphismes superbes. On pourra néanmoins un peu regretter que votre bolide soit un peu trop bondissant sur les diverses routes bosselées, à croire que les suspensions sont fournies par Epeda Multispires ! En plus de la Mercedes vous pourrez aussi prendre les commandes d'une Porsche 911 et d'une Ferrari GTO, rien que ça ! Bon j'aurais préféré la 308 GTS de Magnum mais on ne peut pas tout avoir dans la vie, au moins j'avais déjà la moustache.




J'ai aussi eu en main la seconde itération de cette série, mais même si le niveau graphique était supérieur je l'ai toujours trouvé un peu assommant à la longue. Le concept de rallier des étapes tout en évitant les forces de police était novateur, mais n'a jamais pris pour ma part. Ou alors j'aurais aimé être poursuivi par Rosco P. Coltrane, j'aurais été sûr de gagner à tous les coups, surtout si j'avais eu la belle Daisy en point de mire ! Dans cet opus vous pilotez une magnifique Ferrari F40, dis Philippe Bouvard, c'est quand tu me vends la tienne ? En conclusion une bonne suite, un bel enrobage avec un écran de jeu un peu petit, mais qui m'aura moins marqué que l'original. Aussi je n'ai jamais joué à Crazy Cars 3, peut-être qu'un jour je franchirai le cap, toujours cette peur d'être très déçu.

Petit coup de pub : vous pouvez retrouver un article consacré à Crazy Cars 2 (Le cas pas de bol) par Kukulcan (et un petit peu moi-même) dans le dernier numéro (5) du fanzine ùCPM.

Et nous voilà enfin en vue de la ligne d'arrivée de cette nouvelle Crochronique ! Le chemin fut long, laborieux, constellé de sorties de route, nous voilà arrivés à bon port. Mais je n'allais pas vous laisser sans vous causer de mon pire jeu dans le style, et vous l'avez deviné il s'agit de l'adaptation de Out Run sur notre machine fétiche ! Énorme gadin, honteux, poussif, moche, et encore je manque de qualificatifs pour cette purge infâme. Encore aujourd'hui je ressens la déception au premier lancement de cette horreur, dont le seul mérite était de fournir une cassette audio en bonus de la fabuleuse bande son composée par Hiroshi Miyauchi. Je me demande encore pourquoi j'ai conservé mon exemplaire d'époque, alors qu'il aurait dû finir jeté au fin fond de la Garonne Toulousaine, allez savoir je dois être un tantinet fétichiste... Sur cette dernière réflexion débile je vais vous laisser, non sans vous souhaiter un joyeux Noël et une bonne année 2025. Profitez bien de vos cadeaux et de vos proches et SURTOUT faites attention au volant ! A la revoyure pour de nouvelles aventures.



Kenshiro72 from ùCPM

Crack'n Rom Nostalgie