
Boire et déboires d'un pilote flippant qui ne valait pas une bille
Hello les fondus du croco ! Nous voilà à présent en 2025 et je suis encore là pour vous saouler de mes chroniques fossiles. En cette année où le CPC 6128 va fêter ses 40 ans je me suis dit qu’il était temps, pour sans doute une dernière fois, de vous conter quelques-unes de mes déconvenues vidéoludiques de ma logithèque « cpcienne ». Note à mon (hypothétique) fan club qui n’existe sûrement pas, mais au cas où il est inutile d’envoyer des messages de protestation à la rédaction du webzine. Comme avait dit un président qui aimait bien tâter le cul des vaches : cette décision est irrévocable…
Passons des bovins aux ovins et revenons à nos moutons. Depuis tout petit j'ai toujours été fasciné par le domaine de l'aéronautique. Vous me direz comme j'habite près de Toulouse je suis au bon endroit. En 1985, peu après l'acquisition de mon CPC 464 je cherche par tous les moyens à obtenir un logiciel de simulation de vol. Après ma calamiteuse expérience avec Flight Path 737 auquel je n'ai jamais joué (merci les Read Error) je parviens néanmoins au cours d'une énième visite dans ma Fnac locale à tomber sur un jeu de simulation d'avions de chasse.
Pour cette fois je ne vous parlerais pas de mon trajet rocambolesque en bus sur routes cahoteuses, mais après avoir parcouru le modeste rayon informatique je tombe tout de go sur une boîte qui me fait immédiatement de l'oeil. Arborant un superbe avion de chasse aux couleurs tricolores qui vient d'abattre un ennemi en flammes, ce Fighter Pilot s'annonce comme LA simulation ultime de combat aérien, du moins à ce qui est écrit au dos de la jaquette, mais on sait depuis fort longtemps que souvent ce n’est que de la poudre de Perlimpinpin. "Les meilleurs seulement deviendront FIGHTER PILOT (pilote chasseur) montez dans le siège de l'avion le plus sensationnel du monde et préparez-vous pour le décollage. Des formidables graphiques tridimensionnels, des combats air-air et une performance entièrement acrobatique vous donnent la provocation de la véritable simulation du vol. Il est basé sur le F15 air supériorité chasseur à réaction de l'armée américain de l'air. La simulation suprême... pour ceux qui veulent simplement le meilleur ! Compatible avec levier de commande" Ndr : les fautes d’orthographe sont authentiques

Aussitôt de retour dans ma tanière, garnie de posters de Samantha F... euhh....Charles Aznavour et Mike Brandt (période pré-machine à laver), je retire la cellophane et déplie la jaquette qui se divise en plusieurs faces. Le mode d'emploi est assez complet, et comporte toutes les instructions nécessaires pour un bon vol, ou un bon dogfight ! Car il va falloir bien savoir manier son joystick et assimiler les différentes commandes au clavier. Un mode d'emploi bien touffu que je suis bien incapable de le lire aujourd'hui, même avec un microscope électronique à balayage ! Décidément c'est vraiment c.. de vieillir, même si j'ai toujours la pêche Apollo. Notez que je n'ai jamais essayé d'utiliser un joystick avec un gant de boxe, à part peut-être pour Barry McGuigan Boxing, fin de la parenthèse pugilistique. Ou plutôt pas vraiment car c'est bien de combat qu'il va être question dans ce jeu, ou plutôt cette simulation de F-15 Eagle. Même si aujourd'hui quand j'y rejoue j'entends dans ma petite tête la musique de Top Gun, pas encore sorti en 1985 c'est une page de présentation accompagnée d'une musique martiale qui nous accueille, et nous plonge immédiatement dans l'ambiance. A moi l'ivresse de la vitesse avec Tanguy et Laverdure, euh désolé je n'avais que cette antique référence en tête à l'époque, avec son générique chanté par notre Johnny de Saint Barth, rip...
"Vole, Je veux un amour qui vole, Quitter la terre qui me désole, Me désespère, Moi, je suis faite, Pour l'azur et ces conquêtes, Pour le cuir des flying jackets, En coucou, en piper, Un aviateur".Oui je sais ça date de 1988 mais la divine Véronique Jeannot a toujours été mon crush d'enfance, et il fallait bien que je place une référence à cette sublime chanson de Laurent Voulzy. Allez finies les digressions, on arrive sur le menu de sélection, d'un jaune bien pâle sous un fond noir sinistre, mais nous sommes en 1985 ne l'oublions pas. Même si ça ne donne pas très envie il y a de quoi faire : entraînement à l'atterrissage, en vol libre ou au combat aérien, combat aérien "réel", atterrissage aux instruments (non je ne ferai pas la même blague que dans le film Airplane), etc.. Le tout avec le choix de 4 niveaux de difficulté, de Trainee (aucune insulte là-dedans) à Ace. Il est temps de se lancer dans le grand bain (si on pilote mal), une pression sur la touche Enter et c'est parti. "Encore merci et bonne chance, nous sommes avec vous"
Et alors que je m'imaginais une interface aussi palotte que le menu c'est une bonne surprise, car même si la vue cockpit est une fenêtre verte et bleue (ciel et sol) la zone des instruments de vol est très détaillée, avec ce qu'il faut pour se garantir un vol (ou un combat) sans histoires : altitude, horizon, volets, carburant, vitesse, etc.. Encore faut-il avoir mémorisé les nombreuses commandes au clavier pour gérer tous ces paramètres de vol, vous êtes prévenu(e)s. Tous ces modes de jeu vous garantissent de devenir un excellent pilote au fil des parties, mais l'investissement sera de mise car la difficulté est retorse, même dans les modes les plus faciles. L'avion répond au quart de tour et on se surprend à se faire de longues séances de vol libre pour maîtriser la bête, malgré les décors bien vides. Je me souviens que j'ai énormément souffert pour arriver à poser mon appareil sans encombre, tant la descente doit être contrôlée au millimètre, sans oublier de régler correctement ses volets (pas roulants), de ne pas oublier de sortir le train (quand il est à l'heure) et d'écraser les freins une fois au sol, sinon gare à la sortie de piste ! 9 fois sur 10 j'oubliais quelque chose et je finissais dans le décor, frustrant mais avec de l'entraînement on finit par devenir un vrai Maverick, dommage pas de Charlie ni de Kawasaki GPZ900R dans le jeu, sniff...
Au final ce Fighter Pilot reste ma simulation aérienne préférée encore aujourd'hui sur CPC, même si j'avoue que j'adore également Combat Lynx dans un autre genre (hélicoptère de combat), et j'y rejoue encore très souvent de nos jours, en me forçant à utiliser un joystick JY-1 a lamelles fatiguées comme à l'époque, je suis un nostalgique compulsif que voulez-vous. Changement de registre pour le second jeu que je vais évoquer dans cette ultime (ou pas) crochonique historique, puisqu'il s'agit de Macadam Bumper, simulation de flipper que tout Amstradien, euh non pas ça, je vais plutôt dire Cpciste se doit de posséder dans sa collection.
"Et j'vis comme une boule de flipper qui roule, Avec les oreillers du cœur en boule, Et j'vis comme une boule de flipper qui roule, Voilier si t'as pas de skipper, tu coules". Je sais je sais, ça date de 1987, mais bon Corynne Charby quand même ! Sorti également en 1985 et réalisé par le talentueux Remi Herbulot chez Ere Informatique c'est pour moi LA simulation ultime de flipper sur notre crocomachine. Je ne vais pas vous faire l'affront de vous faire un test en détail, car tout le monde connaît les qualités de cette pépite a boules. Superbes graphismes, physique de la boule très réaliste, des tonnes de paramétrages, et la possibilité de se créer ses propres tables et de les sauvegarder ! Le seul défaut qui n'en est pas un est que votre clavier risque de souffrir sous les coups de boutoirs de joueurs un peu trop enthousiastes ! Tilt avec écran qui sursaute, extra balle, nombreux bonus, rien ne manque, on s'y croirait ! Ne manque que le monnayeur et la cigarette posée sur la vitre, en chocolat bien entendu, car fumer nuit gravement à la santé, quoi ? comment ça ?? Ça n'existe plus les cigarettes en chocolat ou on mangeait même le papier ??? Pfffff tout fiche le camp ma pauvre dame :(
Mon expérience avec ce jeu, outre le fait que j'ai passé de nombreuses heures dessus, et aujourd'hui encore, se résume également à une après-midi gâchée à cause d’un souci du logiciel. Comme vous le savez peut-être (ou sûrement pas), quelques mois après avoir eu mon CPC 464 j'ai eu la chance d'y adjoindre un lecteur de disquettes DDI-1 qui a mal fini. Bien évidemment cela ouvra la voie royale à la copie de jeux à la douzaine, quand on avait la chance de trouver des boîtes de disquettes neuves, fichue pénurie. En ce temps-là je passais de temps en temps quelques jours de vacances près de Perpignan. Un de mes cousins venait d'acquérir un CPC 6128 flambant neuf avec écran couleur. Comme il était grand fan de flipper je lui avais parlé d'une super simulation que je possédais depuis peu, et dont je lui avais vanté les mérites. Fou d'impatience de lui faire tester j'engouffrais fiévreusement la disquette copiée dans le lecteur de son 6128, et comble de malheur ce fut le drame : plantage général du logiciel au démarrage ! Malgré les nombreux essais il n’y eu rien à faire, pas moyen de démarrer Macadam Bumper.
Pour tout vous dire j’ai même tenté de souffler sur la disquette en ouvrant le volet ! Mais rien à faire, j'appris un peu plus tard que ma version n’était pas compatible avec le tout nouveau 6128, c’est donc totalement dépité et honteux que je finis cet après-midi en sa compagnie, étant certain de passer à ses yeux pour un Charlot qui ne savait pas copier une disquette correctement. Nous avons quand même essayé d’autres jeux qui ont bien fonctionné mais ce gros raté reste encore aujourd’hui un souvenir un peu doux-amer de cette période. Il y en a eu bien d’autres bien pires comme je vous l’ai raconté dans d’autres chroniques, mais celui-là reste un des plus honteux de mon expérience de jeune cpciste.
Nous voilà enfin arrivés à la fin du voyage dans mes crochroniques historiques de Kenshiro72 pour le webzine Crack’n Rom. J’espère que celles-ci vous auront plu et auront peut-être réveillé en vous d’autres souvenirs d’expériences avec nos belles machines au crocodile. Si d’aventure c’est le cas n’hésitez pas à venir ici partager vous aussi vos petites et grandes histoires, vous serez royalement accueillis par une équipe de passionnés plus que sympathiques qui se feront une joie de vous publier au sein de leurs colonnes numériques. Ne soyez pas timides et lancez-vous ;-) Pour ma part je n’ai pas encore fini de vous abreuver de ma prose déjantée ultra référencée de vieux fossile un brin aigri et bien trop nostalgique de cette belle époque. Je finalise actuellement (avec mon compère et maître ’es PAO Titi) les futurs fanzines ùCPM mais cela ne m’empêchera pas de revenir hanter ces lieux prochainement avec de nouvelles chroniques sur d’autres sujets, ou tout autre chose, allez savoir car tout est possible, et même encore pire ! :-) A la prochaine et profitez bien de vos machines, elles le méritent bien.
Kenshiro72 from ùCPM