DE QUOI CA S'AGITE ?
Edité par Loriciels – 1987 - Conçu par Frédéric Spada, Christophe Perrotin, Ricardo Navarro - Genre : aventure, icônes

Un chat ambitieux
1987, afin de promouvoir le talent de programmeurs locaux, leur donner l’occasion d’exprimer leurs plumes créatives et leur prêter assistance, Loriciels eut la brillante idée d’ouvrir une « antenne » en Haute-Savoie : le Studio d’Annecy. Quelques jeux y verront le jour dont celui qui nous intéresse aujourd’hui. Un tout petit packaging pour une aventure qui renferme beaucoup de charme et de surprises graphiques. Forteresse vous ouvre ses portes… Et si on se redonnait, aujourd’hui, le goût de l’aventure ? En 1988, déjà, le genre commençait à s’essouffler… Moi, j’avais encore soif de points cardinaux et d’icônes.

Une « créature » dans l’ombre
An 666, Les forces du mal, secondées par des barbares venus d’on ne sait où, ont capturé votre promise et l’ont enfermée dans une armure de bronze, cette dernière gisant au fin fond d’une forteresse recélant moult secrets. Pas moins de dix cadenas assurent l’herméticité du sarcophage… A l’intérieur, Gwendoline, 22 ans, attend, complètement nue, le retour de celui qui la délivrera de sa prison glaciale.
Il n’y a pas un chat dans le village ; celui-ci se compose de nombreuses habitations pittoresques, de ponts, de lacs, de remparts… en clair, tout ce qui fait d’un village un site dit Médiéval. Et ça, j’adore.
L’objectif, tout le monde l’aura compris, est de délivrer la demoiselle qui doit commencer à perdre la boule dans un confinement métallique aussi près du corps. En commençant à déambuler dans les ruelles pavées, on constate que de nombreuses portes sont fermées, des pièces sont plongées dans l’obscurité… ça ne va pas être simple… allez, papier, stylo, la quête commence…

Une ergonomie qui frôle la perfection
Forteresse se joue entièrement au joystick. Le clavier est possible mais la rapidité de gestion avec notre bon vieux Speedking met tout le monde d’accord.
On est donc face à un jeu d’aventure, une catégorie de logiciel qui a tout de même fait moins d’émules que les jeux d’action ou d’arcade, et c’est bien dommage. D’autant que les produits Français étaient nombreux voire leaders dans le genre.
Une interface propre et pratique. Un écran de situation dans le coin inférieur gauche qui occupe une partie honorable de l’écran. Juste à côté, les objets présents sur place : il peut s’agir de clefs, de bougies (pour les endroits sombres), de cordes (pour les passages secrets – ces derniers présents à trois reprises, donnent accès à des labyrinthes, indispensables pour continuer l’aventure), des cadenas (ils serviront à ouvrir progressivement l’armure de Gwendoline, représentée à droite de l’écran), des rames, etc… L’inventaire autorise le port de seulement trois objets. Une gestion rigoureuse est donc indispensable afin de poursuivre correctement l’aventure.
Sur la partie supérieure, on découvre les dix icônes d’action. Leur disposition est fonctionnelle et classique : déplacements, passages secrets, monter, descendre, porter, laisser, activer/désactiver objet en main, suicide, sauvegarde. De nombreuses portes sont fermées et ne correspondent qu’à une seule clef parmi toutes celles qui sont disséminées dans le village. Un travail de recherche qui peut s’avérer fastidieux, donc, encore une fois, un plan ! Et penser à faire des sauvegardes. Les trois labyrinthes ne sont pas difficiles et le temps imparti pour en sortir est confortable.

Un si joli village
Forteresse fait partie de ces softs qui ont initié l’emploi d’une nouvelle génération de graphismes : l’avènement du mode « digitalisation ». Cette technique permet d’obtenir des résultats probants puisque certains écrans sont vraiment superbes, d’autres plus discutables (notamment les plans d’eau et les végétations). L’emploi du mode 0 donne beaucoup de caractère à cet environnement médiéval et la balade dans cette cité n’en est que plus plaisante. Côté ambiance, si l’on prend le temps de se laisser imprégner par l’aventure, ça claque !
Le peu d’animation intégrée au programme correspond aux labyrinthes (ces derniers sont accessibles par les passages secrets, attention à bien activer la corde au préalable sous peine de vous rompre les os et voir votre corps crucifié, symbole du game over) et n’est donc pas significative, tout comme la plupart de ces jeux, d’ailleurs. Quelques bruitages de ci de là accompagnent certaines de vos actions. La musique d’intro, de même que l’écran titre, sont très sympas et la synthèse vocale préfigure votre mission imminente : « … Libérez Gwendoline des forces du mal. Vous pourrez contempler ensuite, la beauté de cette fille dévêtue… ». Bon ok, alors… allons-y ! Beaucoup se souviennent de leur surprise en contemplant l’image finale qui nous avait bien cueillis. Frustration à l’époque de ne pas pouvoir la conserver… heureusement, j’avais sauvegardé juste avant de déverrouiller le dernier cadenas. Gné hé hé hé…

EN CONCLUSION
Forteresse s’adresse aux initiés et aux débutants et à tous ceux qui souhaitent découvrir les plaisirs immersifs de l’aventure. Il n’est pas spécialement compliqué mais réclame une certaine organisation de même que la gestion de nombreux aller-retours, ce qui peut rebuter certains joueurs.

UN MOT EN PLUS
Lors de sa sortie, je n’ai pas eu accès à Forteresse. J’ai attendu quelques mois et une offre alléchante du club « Micro Avenue » pour me le procurer. Pour 199 Francs, on recevait trois jeux au choix. Ce fut ici : Forteresse, A320 et Pharaon… Le pied ! J’y ai passé de nombreuses heures avant de le terminer à plusieurs reprises, en monochrome et en couleur. La jaquette, très jolie à mon goût, est signée Pierre Fouillet. Au dos de cette dernière, on retrouve un mode d’emploi assez simplifié mais très clair.
Une dernière chose, si vous décidez de vous lancer dans cette quête en version cassette, laissez tomber immédiatement. Chaque déplacement implique une manipulation du compteur et ce qui aurait dû être un instant plaisant se transformera en aller-simple pour l’enfer.

TELECHARGEMENT ? Forteresse est disponible sur CPC Power en cliquant ( ICI ) Arriverez vous à sauver la coquine ?

LE LONGPLAY : Découvrez la vidéos longplay de Forteresse sur la chaine youtube de Amstrad Maniaque.

GARCON LA NOTE S'IL VOUS PLAIT ?
--- Graphismes : 17/20 --- Bruitages : 1/20 --- Animations : 05/20 --- Musique : 11/20 --- Difficulté : 18/20 --- Atmosphère : 17/20 --- Intro 16/20 ---

NOTE GLOBALE : 16/20

RaiderCPC pour Crack'n Rom Nostalgie